La Violence conjugale
La Violence            
				conjugale
 Elle est presque toujours celle d'un homme à             
				l'égard d'une femme. Cette violence est bien spécifique. Elle            
				n'est pas le fait d'un homme reconnu comme violent dans son            
				entourage sa famille ou ses collègues de travail. La bonne            
				réputation est sa meilleure garantie qui le protège des            
				allégations et plaintes de sa victime. 
           
				
On entendra :
           
				-" Comment peut-on croire qu'un voisin aussi sympathique puisse            
				être un mari violent?"
           
				- "La prétendue victime est affabulatrice, jalouse de la            
				réputation de son mari."
           
				- "Elle est un peu dérangée, et c'est le mari qui est à             
				plaindre."
           
Une femme sur six est victime de violences physiques ; est-ce croyable ? Et            
				toutes les violences confondues, le chiffre est bien plus            
				considérable.
           
 			   Il y a des coups donnant lieu à des hospitalisations ou pas.
           
 			   Il y a les homicides qui touchent particulièrement les femmes            
				jeunes.           
				
On a de plus en plus conscience de l'existence d'une            
				violence dans le couple à tous les étages de la société.            
				
Chacun de nous est proche d'une femme qui subit cette            
				violence. Pourtant nous avons peine à croire les statistiques            
				parce que les victimes se taisent.           
				
Pourquoi le silence ?           
           
Mais la violence faite à la compagne ou à l'épouse n'est pas seulement            
				physique.
           
 			   Elle peut être psychologique.
 - verbale quand le mari dénigre            
				sa femme en public ou en privé.
           
				- quand il répond par l'ironie pour dénigrer ses préférences et            
				ses gôuts.
           
				- quand il exige d'elle une certaine façon de s'habiller, de            
				s'exprimer en public.
           
				- quand il contrôle ses déplacements, ses fréquentations et ses            
				dépenses personnelles.           
				
Cet homme n'est pas violent, mais il sait faire des blagues            
				déplaisantes devant son auditoire familier.           
				
Il fera un chantage pour la contraindre à suivre ses            
				recommandations et ses directives ; il va contrarier un projet            
				auquel tient sa femme.           
				
           
				
Lors            
				des relations sexuelles, il peut exiger d'elle ce qu'il veut            
				pour son plaisir et sa fantaisie sans tenir compte de l'avis de            
				sa victime, de ses préférences ou de ses réticences.            
				
Si une femme qui lit cet article se trouve dans une de ces            
				situations, elle doit non seulement admettre qu'elle est victime            
				de la violence d'un homme, mais elle doit aussi se persuader            
				qu'il n'y a aucune raison pour que cette situation cesse ou            
				s'améliore d'elle-même. 
Un homme qui commence à se moquer, à             
				ridiculiser ou à brutaliser sa femme, n'a aucune raison de            
				s'amender. Au contraire, il a commencé ses provocations en            
				privé. Elle vont continuer dans le cadre de la famille, dans un            
				magasin ou en quelque lieu public. Si elle tient à la compagnie            
				de ses enfants, à un trait particulier de leur éducation, à une            
				relation proche avec sa famille, il va jouer sur ces points-là             
				pour l'humilier.           
				
On cessera de s'étonner que la femme subisse longtemps ces            
				brimades avant d'en parler ou de se révolter, quand on pensera à             
				toutes les raisons bonnes et mauvaises qui l'emprisonnent. (Voir            
				l'article)           
				
Une autre raison importante tient au système social machiste            
				lui-même qui "forme" garçon et fille dans l'adolescence à jouer            
				chacun son rôle.           
				
Dans l'adolescence, parmi les personnages dans certains            
				groupes de jeunes, le fait d'avoir sa "fille" sur laquelle on a            
				autorité est un argument de prestige. La fille elle-même veut            
				plaire à "son gars", profite de sa notoriété, et va jouer le            
				rôle qu'on attend d'elle, c'est à dire l'abandon de toute            
				autonomie. La responsabilité des parents dans l'éducation des            
				filles en particulier est de leur donner confiance en            
				elles-mêmes et de refuser tout système qui les place dès            
				l'adolescence sous la coupe d'un garçon. Beaucoup de filles ont            
				entendu le garçon qu'elles aiment leur dicter comme condition,            
				leur façon de s'habiller, les gens à qui elles doivent parler et            
				le type de relation qu'elle doivent avoir avec celui-ci ou            
				celui-là. Il y a de la part du garçon un apprentissage de son            
				"rôle d'homme"; tel qu'il se le représente, et un chantage            
				amoureux sur la fille qui tient à la relation avec lui et fera            
				un sacrifice de son autonomie pour y parvenir sans accroc. Le            
				couple adulte va continuer et reproduire ce type de relation.            
				
Mais un couple ne peut s'entendre sur l'éducation à donner            
				aux enfants que si précisément, la relation est équilibrée et            
				harmonieuse. La femme victime donne à ses enfants une image du            
				modèle qu'ils vont suivre car souvent la cellule familiale est            
				leur seule référence. Dans ces situations de violence subie, la            
				parole est souvent gênée et tardive. La femme a honte de se            
				confier à un parent ou à une amie parce qu'elle culpabilise            
				comme toutes les victimes, doutant d'elle-même, et se reprochant            
				son impuissance à réagir. Il faut lui conseiller de briser cet            
				isolement. C'est sa seule ressource face à la situation.
           
                  
           
           
                 
                 
                   
                   
               
           
               
